Paris sait recevoir et il faut que ça dure !

Un nouveau NBA Paris Game vient de s’achever. Un 3ème match de saison régulière accueilli à Paris, 3ème et dernier d’un contrat avec l’Accor Arena de Paris Bercy.
Avant de discuter de l’avenir, revenons sur cette semaine folle que nous permet de vivre la NBA en s’installant dans la ville lumière.

Directement après leurs matchs respectifs dimanche dernier (en début de soirée sur notre fuseau), les Brooklyn Nets et les Cleveland Cavaliers se sont donc envolés comme prévu depuis un an, vers Paris, pour y vivre une semaine intense, au cours de laquelle, ils allaient jouer un match important pour les deux équipes, jeudi 11 à 20h, heure locale.

Le décalage horaire, si impactant que ça pour les organismes de ces joueurs pros ?

Dès lundi matin, les joueurs des deux équipes ont dû suivre un planning millimétré, entre obligations personnelles avec leurs équipementiers (Darius Garland avec NB, Donoval Mitchell avec adidas) et divers sponsors, des événements pour la NBA (caritatifs, NBA House, Pizzeria Brooklyn Nets, NBA Cares, NBA Jr. …) et autres sorties en équipes (dîner de gala pour l’ensemble de l’organisation de Cleveland par exemple, ou sortie au théâtre du Châtelet pour un concert hommage à Notorious BIG pour les Nets et les séances d’entraînements), le temps en famille ou entre amis pour flâner et découvrir Paris semblait finalement bien maigre sur leurs cinq jours de présence.
Mais il faut au moins ça pour satisfaire les nombreux fans à l’affût du moindre moment à passer avec leurs joueurs favoris.

Car oui, même si l’ambiance est à la banalisation de cet événement -et je le regrette énormément !- quand la NBA se déplace à nous, il faut savoir en profiter.
Certes, les parisiens sont encore les heureux gagnants de cet attrait de la NBA pour les plus gros marchés européens et oui, Paris n’est sûrement pas la ville la plus férue et connaissance de basket en France. Mais sauf information de dernière minute contraire, Paris a la Tour Eiffel, la plupart des sociétés partenaires y sont installées et évidemment central en termes de transports, entre autres arguments assez forts pour justifier que la NBA y installe toujours ses quartiers. (rappelons que même sans match de saison régulière, la NBA n’a que très rarement manqué l’occasion, au moins une fois par an, de faire sa promotion via des événements gratuits, type NBA House, depuis une douzaine d’années…)

Le décalage horaire, un si gros problème ?

La question de la capacité des organismes à s’adapter à ce long voyage au milieu d’une saison déjà bien remplie agite les neurones des journalistes présents lors des différentes sessions de questions réponses (pré et post entraînement et pré-match).
Jacque Vaughn y répond volontiers et rapidement : « C’est surtout un sujet propre à chacun qui varie énormément selon les organismes. »

Jacque Vaughn en conférence de presse post match

Déplacer des organisations presque entièrement (200 personnes pour les Cavaliers, presque autant pour les Nets), ainsi qu’une bonne partie des bureaux anglais et évidemment aussi une troupe conséquente venue des USA pour la NBA, représente une logistique qui doit échapper à certains. Entre sécurité, transports, logement, infrastructures à mettre à disposition, des dizaines de prestataires sollicités et même si toutes ces personnes sont privilégiées car on parle de Millions d’Euros de budget sans vraiment faire trembler les principaux intéressés, il faut que la ville hôte soit à la hauteur ! Et manifestement, depuis 2020, Paris l’est, sinon, l’évidence même fait que la NBA aurait changé de plan très rapidement, les villes Européennes rêvant d’accueillir la NBA (de nouveau pour certains, Londres, on vous voit !) s’étant faites connaître depuis longtemps.

Reste la question de la salle…

Car s’il semble bien que tout le monde s’accorde à dire que plus que la ville, le sujet le plus sensible concerne la salle.
L’ancien POPB, rénové en totalité il y a déjà presque 10 ans, pour se mettre en conformité notamment avec les prérequis de la NBA, n’est pas assez grand pour répondre à la demande. 15000 places en conditions basket et malgré des tarifs jugés prohibitifs (certains billets à 355 et plus de 700€ n’avaient pas encore trouvés preneur le jour du match, malgré plusieurs relances par mail de la part de la NBA), l’arène était presque pleine jeudi soir. Le problème se situe surtout sur l’accessibilité, à la façon des J.O. qui sont loin de permettre à tout le monde, ni à des familles de se rendre à cet événement qui renvoie plus l’image d’un match destiné à quelques privilégiés plutôt qu’à un match populaire. Dans les retours les plus fréquents, le manque d’ambiance (plus d’applaudissements pour Beckham et Ronaldo que pendant la présentation des équipes et un silence étourdissant pendant la plupart du match, jusqu’au coup de speed du 4ème quart-temps) est pointé du doigt ainsi qu’un choix d’équipes questionnable.

A ce second point, il faut se douter que les Nets avaient certainement été bookés du temps des Durant & compagnie et que l’organisation d’un tel déplacement est prévu depuis de nombreux mois. La compétitivité des équipes pouvant donc changer largement entre temps, on connaît la NBA pour permettre aux équipes de casser fréquemment les effectifs, avec les risques que cela comprend, y compris pour le spectacle. La fameuse reconstruction !

Côté sportif donc, les deux équipes devaient gagner, dans la lutte aux Playoffs (ou Play-in) mais de nombreuses absences côté Nets (dont l’absence d’envie manifeste pendant 40 minutes de jeu !) ont très nettement permis à Cleveland de faire la course en tête pendant tout le match. Et même si le score final ne reflète pas la physionomie du match (+20 points quasiment en permanence et surtout très rapidement), seulement 41 points marqués pour Brooklyn à la mi-temps ne laissait pas espérer grand chose. Cam Thomas et Mikal Bridges ont mis des points, mais c’était trop peu face à Donovan Mitchell qui après avoir calé en deuxième mi-temps après un démarrage canon en première, termine d’achever les Nets avec une série d’actions assez lunaires. 45 points (on ne parlera pas des pertes de balles), pas si loin d’un triple double (12 rebonds, 6 passes, 3 interceptions), il a montré qui était le patron à l’Accor Arena. Il permet au passage aux siens de rester sur une série de 4 victoires de suite.

Et maintenant ?

Que vont-ils faire ?
Revenir à Paris en 2025 ? Cela semble presque assuré, même si personne (y compris Adam Silver), ne l’a confirmé. Les Spurs emmenés par Victor Wembanyama ? Idem, tout le monde en parle, personne ne peut encore l’assurer.

Un back-to-back ? La NBA a l’air de l’espérer ? Mais auront-ils le temps de mettre en place cette organisation pour 2025 ? Pas sûr.
Mais surtout, dans quelle salle ? Outre le manque de places -bon marché- disponibles, la NBA est-elle vraiment heureuse à l’Accor Arena ?
l’adidas Arena est trop petite et créerait de trop gros conflits avec Nike, équipementier de la NBA.
La Défense Arena de Nanterre offrirait une capacité en conditions basket de 30000 places ? Forcément, ça laisse réfléchir et si réellement la Wembanyana s’exporte en France en janvier prochain et que le back-to-back n’est pas possible à l’Accor Arena, il semble que Nanterre soit la meilleure solution !
On le saura très vite…
Dans tous les cas, ne boudons pas notre plaisir de voir revenir une telle organisation à Paris car on saurait très rapidement regretter son départ… Munich, Londres, Milan, on vous voit !

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