Les fans des Spurs ont la gueule de bois car il est impossible de passer outre LA nouvelle, Manu Ginobili ne rempilera malheureusement pas pour une nouvelle saison avec San Antonio, celle qui aurait pu être sa 17ème saison, rien que ça…
Il laisse donc à 41 ans les ancêtres Dirk Nowitzki et Vince Carter finir le travail, préférant raccrocher sentant que l’envie n’était plus là.
Départ « attendu » après l’annonce il y a quelques jours d’une rencontre avec Greg Popovich, qui devait sceller son avenir. Le joueur voulant absolument que son mentor soit le premier au courant, logique.
Nulle doute que le départ récent de Tony Parker vers les Hornets aura joué dans la décision de l’Argentin, lui qui n’a cessé de rappeler que les Spurs étaient une famille. Duncan, TP, Mills ou encore les plus anciens David Robinson et bien sûr le padre Greg Popovich formant en effet une sacré team. L’addition de joueurs intelligents, prêts à se conformer au moule des Spurs au fil des ans n’avait fait qu’augmenter ce sentiment d’appartenance à une famille. Oui, il y avait du turnover mais la base restait inchangée.
On cherche encore un commentaire négatif…
Les louanges sur les réseaux sociaux ont mis à peine 20 secondes à démarrer après l’annonce d’El Manu. On en a vu passer un paquet à chaque retraite d’un joueur majeur mais là, c’est peu dire que Ginobili a suscité l’admiration de ses pairs pendant toute sa carrière. Un modèle, une icône, une légende, un futur Hall Of Famer sans aucun doute. Tous les superlatifs semblaient finalement bien peu en lisant les messages des uns et des autres. Une déclaration d’amour unanime pour un joueur qui aura changé le basket avec son fameux « eurostep », faisant don de son corps (cf la fameuse rumeur du testicule droit perdu au « combat ») au profit du beau jeu et toujours dans un esprit collectif irréprochable.
Et pas qu’avec les Spurs
Gagner avec son équipe Nationale, quelle belle aventure pour un sportif pro. Ginobili l’a réalisé en remportant les J.O 2004. Oui, il a mené son équipe au titre International suprême et forcément, il aura marqué les esprits. Lui qui n’avait été drafté par les Spurs en 99 qu’au second tour à la 57ème position. Beau steal n’est-ce pas ? Il terminera de s’aguérir (en avait-il vraiment besoin, là est la question) et surtout d’étoffer son palmarès tout en brillant en Europe avant de rejoindre le Texas en 2002.
Et pour sa première saison NBA, le titre, même en sortant du banc, c’est ce qu’on appelle un début réussi. D’ailleurs sortir du banc, c’est ce qui le mènera au titre de meilleur 6ème homme, tellement mérité pour le gaucher qui pouvait retourner n’importe quel match et surtout n’importe quel joueur (avec sa défense disons « subtile »).
Finalement, très peu de joueurs ou entraîneurs auront été durs avec Gino, même s’il a parfois flirté avec le dirty, forcé quelques contacts, hurlé comme il fallait, tout était dans l’esprit du jeu et ça, ses adversaires l’ont bien compris au fil des saisons.
Capable des meilleures boutades sur les réseaux sociaux ou sur son blog, on prenait plaisir à le voir déconner avec Boris Diaw (encore aujourd’hui à chaque fois qu’il faut parler café, il est là !), le Président étant très proche de l’Argentin pendant ses années aux Spurs.
Il va manquer énormément aux Spurs, énormément aux fans de la NBA et bien sûr à Pop’, à qui, on est obligé de penser.
Greg Popovich, qu’on me dise pourquoi il aurait envie de continuer ?
Je me trompe très certainement, l’homme étant si complexe à cerner mais après avoir perdu sa femme l’année dernière, on ne peut être qu’ému à l’idée de penser qu’il « perd » aussi son cocon de joueurs. Après Duncan qu’il considérait comme son fils, parti à la retraite mais encore parfois présent dans le coin quand il faut (entraînement pour se maintenir en forme ou discrètement donner quelques conseils aux petits jeunes).
Puis l’épisode Leonard qui été certainement douloureux pour le coach, lui qui avait donné tant de confiance sur celui qui devait incarner le futur des Spurs.
Enfin cette saison Tony Parker, qu’il a vu arriver à 19 ans, qu’il a forgé, élevé, sculpté jusqu’au sacre. Et dans la foulée Gino… (sans oublier Green mais considérons qu’il ne fait pas partie du noyau dur « familial » de Pop’, peut-être à tord d’ailleurs.)
Quel défi pour Popovich ? Team USA, oui, on le sait, il y tient. Mais les Spurs, tout recommencer depuis presque zéro ? En a t-il seulement l’envie ? Lui seul sait à quel point construire une équipe de champions prend du temps. LaMarcus Aldridge semble bien seul (bientôt accompagné de DeRozan toutefois…) mais s’agit-il d’un joueur vraiment souhaité par Pop ? Permettez-moi d’en douter.
Manu, tu vas nous manquer !