Vincent Collet à la tête de l’équipe de France de Basket, c’est reparti pour un tour de trois ans et ce, malgré la remise en cause du coach à la sortie des JO de Rio. L’ex coach de Strasbourg a en effet été prolongé hier par la fédération.
Pourtant, avant de se questionner sur sa prolongation ou non, il aurait surtout fallu se souvenir des succès glânés en sa présence, ce que l’on a vite tendance à oublier…
Car tout n’a pas été rose avant l’arrivée de Collet et c’est bien avec lui que l’EDF a remporté son premier titre international, en remportant l’Eurobasket en 2013. Beaucoup diront que le vrai coach -et sélectionneur- de l’équipe était Tony Parker, capable de pousser quelques belles gueulantes. Pourtant c’est bien à Vincent Collet que revient officiellement cette tâche, réalisée avec un second succès majeur à la clé, à savoir la médaille de bronze lors des Championnats du Monde de 2014… tenez-vous bien, SANS Tony Parker qui avait décidé de faire l’impasse sur la compétition.
L’Espagne sur le chemin du « tout va bien »
Alors oui, l’énorme désillusion de l’Eurobasket organisé en France en 2015 et l’élimination face à nos meilleurs ennemis Espagnols en demi-finale reste en travers de la gorge encore aujourd’hui. Le coach a pris ses responsabilités à la sortie de cette défaite, peut-être trop à la place des joueurs qui se sont fait litéralement manger par un Pau Gasol de gala.
Résultat des courses, il a fallu aller se battre au tournoi pré-olympique organisé aux Philippines pour aller chercher sa place à Rio. Difficile, d’autant plus que beaucoup des joueurs cadres -NBA- étaient annoncés depuis des mois comme absents, du fait de leurs obligations respectives de négociation de contrat. Ca a été le cas pour Nicolas Batum qui a rejoint tardivement à Manilles l’équipe, Rudy Gobert (qui lui a gagné son ticket pour rejoindre à Rio le reste de la troupe) et surtout Evan Fournier qui avait choisi de faire de gros sacrifices financiers pour être prêt et disponible pour Rio…
D’autres joueurs étaient dans la même position (Ian Mahinmi, Kévin Séraphin…) mais n’ont pas été appelés ou très tardivement.
Allo, y’a quelqu’un dans la maison FFBB ?
Et c’est surtout sur cet aspect, la communication, que Vincent Collet a été fragilisé. Premièrement par Evan Fournier, qui après plus d’un mois de silence est revenu sur cette période très dure pour lui. Il a au passage lâché quelques bombes sur Collet et la FFBB. Pas d’appel en direct pour autre chose que grapiller quelques places en tribunes à Orlando pour les amis de passage… pas d’explication quant à sa non-sélection. Dur à avaler pour un joueur qui s’était publiquement annoncé disponible et très motivé par cette compétition. Encore plus, un joueur d’avenir, meilleur marqueur Français en NBA avec presque 15 points par match et capable de prendre feu quand il le faut. Et à Rio, il l’a fallu, à plusieurs reprises, c’était fort logiquement bien difficile de ne pas penser au joueur du Magic qui devait se morfondre dans son canapé Floridien en voyant ses camarades en difficultés.
Un choix difficile pour Collet
C’était pourtant gravé dans le marbre, les joueurs qui réussiraient à qualifier l’EDF pour Rio auraient la priorité pour être du voyage. Kim Tillie préféré à Alexis Ajinca louche dans son attitude et dans son jeu avant Manilles pouvait donc se passer de défaire sa valise. Places réservées aussi pour « l’ensemble de leur oeuvre » à Florent Pietrus et Mickael Gelabale, qui, il faut bien l’admettre n’ont pas brillé à Rio. Enfin la question du besogneux Charles Kahudi, qui aurait pu faire les frais de l’arrivée d’Evan Fournier ne se pose finalement pas. Il a respecté sa tâche et le peu de minutes lui ayant été confiées.
Se passer d’une organisation autour des pivots… ah bon ?
Reste tout de même la question des pivots, avec un tel nombre de pivots Français jouant actuellement en NBA, on peut se poser la question du choix tactique de ne pas jouer sur cette force.
Surtout que l’attaque est restée relativement en berne avec un Nicolas Batum très très discret (on y reviendra) et un Nando de Colo un peu moins en réussite que sur l’ensemble de sa -flambante- saison au CSKA.
Tony Parker s’est lui montré dans la phase de poule à son avantage (incomparable avec l’Eurobasket 2015) avant de s’enfouir dans la médiocrité comme l’ensemble de l’équipe contre l’Espagne.
Enfin, on pourra encore se demander longtemps pourquoi la France est allée chercher le match de poule contre la Serbie alors qu’il FALLAIT perdre ce match. Historiquement, tout montrait qu’il fallait perdre le match. La Serbie a tout fait pour le perdre, ils sont finalement sur le podium. Surtout après avoir montré du beau jeu contre les USA dans le dernier match de poule, l’EDF avait quelque chose à faire, tous le disaient mais la médaille Olympique manque encore à l’appel et Tony Parker, Florent Pietrus et Mike Gelabale partiront sans… un goût d’inachevé.
Mais Bobo est encore là, pour un an au moins.
On a envie de croire que la prolongation de Vincent Collet sera synonyme de succès. En attendant Boris Diaw ?
Le joueur des Utah Jazz (transféré pendant l’été aux côtés de Rudy Gobert pour faire de la place aux Spurs pour… Pau Gasol), on le sait, a une science du jeu tellement forte qu’on le verrait bien coacher très rapidement. En EDF, l’histoire serait tellement belle, lui qui a tant donné pour l’équipe nationale.
Mais il n’a jamais caché non plus ses envies de vivre après sa carrière de joueurs, vivre plus libre, voyager, vivre ses passions…
Rester une année de plus au moins lui permettra d’engranger encore un peu plus d’expérience dans un rôle de joueur / relais avec l’équipe, avant de franchir le pas ?
Prochaine échéance pour Vincent Collet et son staff, recoller les morceaux avec Evan Fournier et les joueurs NBA qui peuvent et doivent apporter à l’EDF, Ian Mahinmi en tête ! Longtemps snobé, il doit faire partie du projet ! Tous ses co-équipiers et le staff des Pacers n’ont cessé de reconnaître sa capacité à défendre la raquette, prendre de la place et faciliter le jeu des autres.
L’Eurobasket 2017 aura lieu en septembre, organisé conjointement par la Turquie, la Roumanie, la Finlande et Israël, dans un contexte pour le moment tendu. (exclusion de certaines équipes nationales suite au conflit FIBA – Euroligue).
Il y a du boulot mais aussi beaucoup d’espoir, espérons que cette nouvelle étape dans l’histoire de l’Equipe de France de Basket ne soit pas le commencement d’un nouveau calvaire.