Après avoir échoué deux fois à passer devant Wilt Chamberlain dans les livres d’histoire au scoring des All-Star Game (Il reste bloqué à 41 points en 2015 et 2017 et laisse Anthony Davis lors de ce dernier massacre s’emparer du record avec 52 points), on attendait Russell Westbrook sur un autre sujet. On parle bien sûr du sujet numéro un qui rimerait presque avec Westbrook, à savoir le Triple-double !
Russ a donc fait oublier le grand Wilt en passant avant hier devant lui à la deuxième place du nombre de triple-double réalisés en une saison régulière avec 32. Il en faudrait encore 9 pour égaler le record d’Oscar Robertson qui a tourné pendant la saison 61-62 à un triple-double de moyenne en réussissant 41. Il reste 16 matchs pour réaliser cet exploit. Autant dire que la marche paraît un peu haute.
Il faut dire qu’encore plus qu’une envie de pisser au petit matin, le besoin de savoir s’il a claqué son petit TD est irrépressible. Il n’y a encore pas si longtemps, on faisait la course aux 3 points avec Korver, en se contentant d’un shoot par match. Maintenant le monstre doit aller chercher une ligne de stats jamais réalisées depuis les années 60.
Des records d’un autre temps
Les records sont fait pour être battus, aucun problème avec ça, mais là, on parle bien de records réalisés à une époque lointaine, très très lointaine. Ceux que les moins de 60 ans n’ont pas… enfin t’as compris, pas besoin de te faire la chanson ! Mais surtout à une époque où le basket était totalement différent.
Je n’ai pas la prétention de dire que j’ai analysé longuement le jeu de l’époque Robertson / Chamberlain pour pouvoir dire que le jeu était tout autre. D’ailleurs cette époque ne m’a jamais attiré, autant être honnête. Mais y’a qu’à voir la taille des shorts !
Plus sérieusement, il n’y a vraiment pas besoin d’entrer dans les détails du jeu des années 60-70 pour comprendre que Russell Westbrook vient d’une autre planète, une planète très très lointaine. Il réalise cette saison, détaché de son ancien meilleur frérot (KD) un combat quotidien contre la montre. Un combat qui le guide aux 4 coins du parquet dès la première et jusqu’à la dernière minute de jeu.
Il a bien sûr participé cette saison à exploser le record de nombres de triple-double réalisés sur une saison, presque 2 mois avant les Playoffs… les autres n’ont qu’à ramasser les miettes (LeBron James en cumule 8 actuellement, on en arriverait presque à trouver ça très juste comparé au monstre).
La passion du triple-double
Le pire dans tout ça, c’est que Westbrook ne fait que répéter à qui veut encore l’entendre qu’il se fout complètement de ce record. Selon lui, il ne court absolument pas après. Là où d’autres lanceraient des parpaings sur la planche à 30 secondes la fin d’un blowout pour prendre leur 10ème rebond, après avoir supplié pendant 8 minutes son coach pour rentrer en jeu alors qu’il y a +20 pour l’équipe adverse, on doit admettre que cette saison Westbrook n’a pas donné l’impression de chercher particulièrement l’exploit solitaire. Il a même plus souvent réalisé le travail en
Aller le chercher à tout prix ?
A ce rythme, autant se le dire, le dernier rempart pour sortir véritablement des livres d’histoire les légendes des années 60 et 70 reste le match à 100 points de Wilt Chamberlain en 1962. Kobe Bryant s’en était approché (81) et Klay Thompson pour les esprits les plus fous aurait pu aller le chercher en décembre dernier si Kerr l’avait laissé joué le 4ème QT.
Pour les amoureux de Paul Le Guen, qui savent rester mesurés, les 100 points -à part sur un All-Star Game- restent inatteignables.
Alors que le double-triple-double… dont le seul auteur est encore une fois Wilt Chamberlain (Plus de 20 dans 3 catégories statistiques), on a envie d’y croire, on l’y voit déjà. Je m’en vais d’ailleurs préparer le brouillon de l’article, histoire d’être le premier sur le coup.
Un peu plus de stats coquines
On a bouffé avec passion les colonnes de stats de Westbrook sur la saison et ça donne des résultats vraiment dingues :
- Dès le premier match de la saison, il loupe le TD pour une passe mais part avec la victoire. Dès le second match, il enquille 51 pions, 13 rebonds et 10 passes.
- Il loupe 5 TD à cause d’une malheureuse passe. Dans 4 cas sur 5, c’est une défaite à la clé pour OKC.
- Quand il réalise un TD, OKC ne perd que 6 fois (dont Houston, GSW et Cleveland…)
- Il a enchaîné 7 TD entre fin novembre et début décembre.
- Il a scoré 14 fois plus de 40 points cette saison (dont 1 série à 4 matchs de suite entre fin février et début mars).
- Deux matchs à plus de 50 points (51 avec un TD à la clé et 58 il y a quelques jours).
- Il a réalisé un match à 22 passes et un autre à 18 rebonds (les deux en TD à la fin).
- Le 31 décembre, en moins de 29 minutes de jeu, il enfile 17 points, distille 14 passes et gobe 12 rebonds, avant de faire péter le champagne.
On ne mesure peut-être pas assez ce que l’on vit
Quand on va redescendre de la planète où il nous accueille gracieusement (ça ne sera pas tous les ans comme ça, il faut l’admettre), on risque d’avoir bien mal là où vous savez. Westbrook nous fait vivre une saison dantesque, hors limite, rendant l’incroyable ordinaire et tous les ptits Thomas, Leonard, LeBron ou autres Curry & bro ne pourront pas faire grand-chose pour relever le niveau l’année prochaine si Westbrook venait à avoir un coup de mou.
La rage qui manifestement l’anime cette année (la trahison de KD) doit certainement jouer sur le côté mental de son exploit mais ce n’est pas tout, les rouages sont bien huilés et physiquement, ça tient.
Il peut se vanter de ces stats en partie grâce à sa forme physique sans faille cette année (66 matchs joués, tous starter), c’est à se demander quand il va finir par le payer. (au pire moment, en Playoffs ?) Malgré tout, son temps de jeu n’est pas non plus scandaleux (34,9) à côté de LeBron (37,7) ou de Harden (36,5). Il fait ce que les autres ne font pas, en bien moins de temps qu’il le faut pour dire « a y est maman, j’ai fini ».
Oui, vous avez compris l’image, inutile d’en rajouter.
Le vrai MVP, désolé Kev’, c’est pas ta mère, c’est lui…
A bien farfouiller dans ses stats, on trouvera toujours quelque chose qui cloche. Un pourcentage douteux à 2 points (42%, son plus faible résultat sur l’exercice depuis 2009-10, sa saison sophomore). Son pourcentage à 3 points ? 33%, son meilleur en carrière…
Il fait gagner son équipe, quoiqu’on en dise et ce, presque seul. Je ne mettrai pas une pièce sur un possible titre d’OKC cette saison mais il faut reconnaître que le titre qui doit conclure une saison individuelle récompensant le meilleur joueur de saison régulière -à savoir le MVP- DOIT revenir à Russell Westbrook. Et ce, même si les clients à côté sont aussi monstrueux et nombreux (Harden bien sûr, Leonard, LeBron…) Heureusement que Curry ne réalise pas une saison exceptionnelle sinon les votants auraient pu se faire bien plus de cheveux blancs au moment de choisir.
On verra fin avril si Westbrook est récompensé au juste niveau de sa saison avec un vrai titre de MVP, pas celui en carton du All-Star Game. Mais dans tous les cas, sa saison en triple-double de moyenne -s’il la tient- restera dans les livres d’histoire. Au pire, il aura piqué la seconde place dans un classement à Wilt Chamberlain, bien joué p’tit gars, tu nous as fait kiffer.
Allez, pour ceux qui auraient loupé le lien caché, un peu de musique, un peu de culture, d’une époque presque aussi lointaine qu’un triple double d’Oscar Robertson.
Et pour toi, c’est qui le MVP de la saison ? Est-ce qu’il va aller chercher les TD manquants pour effacer Big O des tablettes ? Donne-nous ton avis, on a envie de débattre.
100% pour que sa saison historique soit récompensée avec ce titre de MVP.
Un autre élément important reste le niveau de ses coéquipiers et voir où est OKC cette année avec ce roster, c’est juste incroyable. Merci RW!
Sans RW, c’est bien simple, c’est le néant…
Cette saison, ces stats affolantes, ce retour dans les livres d’histoire, cette omniprésence dans tous les compartiments du jeu (même les ballons perdus ! ^^) doivent être récompensés par la distinction du titre de MVP, peut-être au détriment du bilan de l’équipe (qui au final n’est pas si dégueu’).
Bref, qu’on l’aime, ou qu’on ne l’aime pas… : Chapeau bas Mr Westbrook !
Signé un fan de basket qui kiffe le joueur, mais qui n’aimerait pas jouer à ses côtés 😉
J’ai bien peur que les votants n’entendent pas du cri du coeur et fassent d’Harden (qui le méritera aussi attention !) leur MVP.